La fin du réseau cuivre et de l’ADSL en France : une transition vers le tout-fibre

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Quel impact pour les entreprises face à l'arrêt du haut débit ?

La fin du réseau cuivre qui entraine l’arrêt progressif des technologies d’accès à internet haut débit comme l’ADSL, le SDSL et le VDSL, marque un tournant majeur pour les entreprises. Cette transition, déjà en cours dans le cadre de la stratégie nationale de développement du très haut débit avec la fibre optique, bouleverse les usages et les connectivités des infrastructures professionnelles.

Alors que l’arrêt définitif du réseau cuivre est prévu d’ici 2030, quelles seront les conséquences pour les entreprises ?

Contexte historique : l’héritage du réseau cuivre

Le réseau cuivre mis en place depuis des décennies par Orange (ex France Télécom) a été le socle des télécommunications en France, servant à la fois pour les lignes téléphoniques et également pour les connexions internet depuis la fin des années 1990.

Bien que ces technologies représentent une avancée considérable à l’époque de leur déploiement, elles montrent désormais des limites importantes par rapport à la fibre optique, tant en termes de débit que de stabilité. Le réseau cuivre est par ailleurs vieillissant et coûteux à maintenir, ce qui justifie sa disparition progressive.

Pourquoi la fin du réseau cuivre ?

Le choix de mettre fin au réseau cuivre repose sur plusieurs raisons :

    • Performance : La fibre optique permet des débits bien plus élevés et une connexion plus stable. Là où l’ADSL atteint difficilement 20 Mbit/s, la fibre propose des débits théoriques allant jusqu’à 1 Gbit/s, voire plus.
    • Fiabilité : Le cuivre est sensible aux intempéries et nécessite des interventions de maintenance régulières, tandis que la fibre est plus résistance et offre une meilleure longévité.
    • Coût : Le maintien du réseau cuivre est coûteux pour Orange. À titre d’exemple, les interventions pour réparer les câbles endommagés, souvent installés dans les années 70 ou 80, représentent une charge financière non négligeable.
    • Objectif gouvernemental : La France a pour ambition de couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit d’ici 2025, ce qui passe nécessairement par une généralisation de la fibre optique.

Le calendrier de fermeture du réseau cuivre

Orange a annoncé, depuis plusieurs années, un processus progressif de fermeture du réseau cuivre d’ici 2030, date à laquelle l’ensemble des connexions à internet et au téléphone fixe devra être basculé sur la fibre optique.

Ce processus se déroulera sur plusieurs étapes :

Source : https://www.arcep.fr/nos-sujets/la-fermeture-du-reseau-cuivre.html

  1. Phase expérimentale (2020-2022) : Orange a mené des expérimentations dans plusieurs villes pour tester les modalités de fermeture du réseau cuivre. Les villes de Lévis-Saint-Nom (Yvelines) et de Voisins-le-Bretonneux (Essonne) ont été les premières à basculer entièrement sur la fibre.
  2. Arrêt progressif (2023-2028) : Orange prévoit d’arrêter progressivement les lignes cuivre sur l’ensemble du territoire. Chaque région sera concernée à des moments différents, selon l’avancée du déploiement de la fibre.
  3. 2025 : À partir de 2025, l’arrêt commercial des offres ADSL, SDSL et VDSL commencera dans certaines zones, rendant impossible la souscription à de nouveaux contrats basés sur ces technologies.
  4. Fermeture totale (2030) : D’ici 2030, l’intégralité du réseau cuivre devrait être démantelée, rendant la fibre optique le seul mode de connexion fixe à internet.

Les conséquences pour les entreprises

Le basculement vers la fibre optique aura un impact significatif sur le fonctionnement des entreprises, petites et grandes, qui utilisent encore les technologies basées sur le cuivre. Voici les principaux changements à anticiper :

    • Migration vers la fibre : Les entreprises devront inévitablement migrer vers des solutions très haut débit basées sur la fibre optique. Cela représente à la fois une opportunité et un défi. La fibre, avec ses débits allant jusqu’à plusieurs gigabits par seconde, offre des performances bien supérieures aux technologies actuelles du cuivre. Cela permettra aux entreprises d’améliorer la fluidité de leurs services numériques (cloud, sauvegardes en ligne, téléphonie IP, applications SaaS, etc.).
    • Fin des lignes SDSL et VDSL : Les entreprises qui utilisaient le SDSL pour sa symétrie entre upload et download envisageront des alternatives. La fibre est la plus naturelle, mais des technologies comme la 4G/5G IP fixe, peuvent aussi être une solution pour certaines entreprises en zones difficiles à fibrer.
    • Mises à jour des équipements : La migration vers la fibre nécessite souvent l’installation de nouveaux équipements : routeurs, modems, mais aussi adaptation des systèmes de communication (standard téléphonique IP, réseau privé virtuel VPN, etc.). Les entreprises veilleront également à ce que leurs infrastructures internes (câblages, switchs réseau, pare-feu) soient compatibles avec les nouveaux débits offerts par la fibre.
    • Nouvelle dynamique pour la téléphonie d’entreprise : L’arrêt du cuivre sonnera également la fin de la téléphonie analogique. Cela impliquera un basculement vers des systèmes de téléphonie IP (VoIP), nécessitant des ajustements techniques et la formation des collaborateurs à ces nouvelles technologies.

Un pas de plus vers la modernisation des télécommunications

La fin du réseau cuivre et des technologies hauts débits constituent un tournant pour les entreprises en France. Si cette transition nécessite une approche minutieuse et des investissements, elle représente aussi une opportunité unique d’améliorer la productivité, la réactivité et la compétitivité à l’échelle nationale et internationale.

Les entreprises doivent anticiper dès maintenant cette migration en vérifiant la disponibilité de la fibre dans leur zone et en préparant leur infrastructure à ce changement. Ceux qui sauront s’adapter à ce nouveau paradigme numérique bénéficieront d’une connectivité plus rapide, plus stable et mieux adaptée aux usages numériques modernes. Pour celles qui tarderont à embrasser ce changement, le risque est de se retrouver face aux défis technologiques majeurs d’ici 2030.

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